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GEOSITE DES 3 ROCHES
Roche à Branche, Roche d’Ajoux, Roche Corneille
Définition du géosite : Site naturel
ou aménagé permettant, d'une part, d'observer des
éléments ou des phénomènes utiles
à la compréhension des paysages et de la géologie
régionale ou générale et, d'autre part, de
découvrir des éléments du patrimoine architectural
ou de l'activité économique conditionnés
par les ressources géologiques.
par Bruno Rousselle, géologue beaujolais

Description
géologique sommaire et provisoire
•
Les
pierres visibles au niveau des 3 roches d'Ajoux ont la même
constitution et le même aspect. Il s'agit d'une roche volcanique
vert-noir formée à l'époque carbonifère,
à la fin de l' ère primaire, il y a environ 330
millions d'années. Les reliefs du Haut Beaujolais d'aujourd'hui
n'ont nullement à voir avec ces anciens volcans ou avec
les hautes montagnes hercyniennes qui leur ont succédé.
De ce système volcanique très ancien, il ne reste
plus rien dans le paysage que des coulées volcaniques plissées
(véritablement sens dessus-dessous), fracturées
et fortement disséquées par l'érosion.
•
Le
nom scientifique de cette pierre est : rhyo-dacite, terme intermédiaire
entre la rhyolite (roche volcanique ayant la chimie du granite)
et la dacite (roche volcanique tout aussi siliceuse que la rhyolite
mais un peu moins riche en potasse et un peu plus riche en soude,
en chaux et en éléments ferro-magnésiens).
•
La
présence des 3 roches, et d'autres dans le secteur de la
roche d'Ajoux (roche des Fées, etc…) n'est pas due
au hasard. Ces roches sont nées d'une convergence de phénomènes
naturels, pas définitivement étudiée et comprise,
mais dont la tendance peut être facilement entrevue.
C'est d'abord la structure de la masse rocheuse, relativement
solide, résistante et moins fracturée et faillée
à certains endroits, constituant des sortes de «
noyaux » durs et cohérents dans l'ensemble volcanique,
qui expliquent en partie que certains pointements de cette masse
surgissent çà et là dans le paysage après
érosion. C'est ensuite la situation et l'exposition particulières
de ces roches, toujours en bordure de replat ou de promontoire,
à l'amorce de pentes plus ou moins importantes et un peu
en tête de relief, qui a permis ici une action plus accentuée
des processus d'érosion et qui a induit le dégagement
progressif des noyaux rocheux de leur substrat géologique
environnant.
•
Il
ne faut pas non plus ignorer les effets de pente et de climat.
Lorsque l'on chemine près des 3 roches, notamment près
des roches Corneille et à Branche, on voit nettement que
certains blocs qui constituent ces roches sont légèrement
déchaussés, qu'ils ont été légèrement
déplacés vers l'aval. Si ces blocs sont parfois
un peu entraînés dans la pente sous l'effet de leur
propre poids, ce sont surtout les phénomènes glaciaires
et périglaciaires, au cours d'époques plus froides
de l'histoire géologique récente, qui ont contribué
à déplacer ces quartiers rocheux. En effet, le gel
de l'eau et la transformation de la neige en glace, dans les anfractuosités
des roches, ont permis le déchaussement des blocs et leur
début de déplacement. Les sols temporairement gelés
ont dû aussi provoquer le glissement transitoire dans la
pente des blocs arrachés et tombés au pied des roches.
Gravité et glissements sur sols gelés peuvent expliquer
certaines trainées de blocs et de débris en aval
des roches, parfois assez loin d'elles. Enfin, l'enneigement massif,
pendant les hivers longs et répétés sur des
siècles, notamment à ces altitudes, de tout le secteur
des 3 roches aura sans nul doute pu engendrer un début
de glaciation à un moment ou à un autre des temps
glaciaires de l'ère quaternaire. Nombre de blocs pourraient
en effet avoir été temporairement déplacés
par un véritable courant de glace, ce que laisse entendre
certains types d'agencement dans les amas rocheux visibles au
niveau des 3 roches.
par Bruno Rousselle, géologue beaujolais
Cette roche a été utilisée pour la réalisation
du tunnel ferroviaire Poule /Belleroche.
Voici ce que nous trouvons dans Annales des ponts et chaussées,
mémoires et documents, 1900, 3eme trimestre.
La construction a été divisée en deux lots,
premier lot dit de Belleroche, le deuxième dit de Poule.
L’adjudication a eu lieu en 1892, durée des travaux
prévue 5 ans, la réalisation s’est faite en
3 ans ½.Les moellons extraits de la zone de la Roche d’Ajoux
ont surtout été utilisés coté Poule.
Les moellons de choix pour les parements provenaient des carrières
de la Roche d’Ajoux et pentes environnantes (orthophyre
bleuatre),de Pezieres, de Thizy et de Saint Germain des bois (grès
bigarrés) pour le premier lot, et de carrières de
la Roche d’Ajoux et de Saint Martin de Senozan (Entroques)
pour le deuxième lot.
Roche
d’ajoux
Durant
les années 1940/1950 :

En
2015 :

Roche
Corneille
Sur
tout le versant sud de la Roche d’Ajoux, nous constatons
l’extraction de pierres de la fin du XIXème siècle
lors de la construction de la ligne du chemin de fer de la vallée
d’Azergues.
La Roche Corneille n’a pas attiré l’attention
des hommes de l’époque, ces roches semblent avoir
été posées côte à côte.
Comme la Roche d’Ajoux, tous ces rochers auraient été
amenés dit-on par le géant Gargantua.
Source : Le Beaujolais préhistorique. C. Savoye
Tentative d’explication de la dénomination de ce
site : ROCHE CORNEILLE
La mémoire des aînés de la commune nous rapporte.
Autrefois, tout ce versant du massif de la Roche d’Ajoux
était occupé par des paquis et des landes, cette
roche parfaitement visible était particulièrement
affectionnée par les corneilles.
(corneille : oiseau noir, souvent confondu avec le corbeau)
Roche
à Branche
Quel
peut être l’origine de cette dénomination “Roche
à Branche” ? La consultation des archives départementales
ne donne aucun rapport entre les différents propriétaires
fonciers et le patronyme “Branche”.
par
Jacques
Chassy |